Blog / 2025 / Quitter les Réseaux Sociaux: Avantages et Inconvénients pour les Artistes
17 novembre 2025
Cinq ans jour pour jour se sont écoulés depuis que j’ai supprimé Instagram et Facebook, et je me sens enfin prête à faire l’analyse avec une liste des avantages et des inconvénients d’éviter les réseaux sociaux.
Mais, pour commencer, un peu de contexte: avant de supprimer mes profils, j’étais sur ces plateformes presque tous les jours, et ce n’est pas exagéré de dire qu’elles ont fait de moi l’artiste que je suis.
D’une part, elles m’ont permis de trouver un public pour mon art et de gagner ma vie en vendant des tableaux sans passer par les galeries. D’autre part, elles ont décuplé mon intérêt pour la création artistique axée sur la communication plutôt que sur l’expression de soi, en me donnant accès à beaucoup plus de retours sur mon art que les créatifs n’en avaient auparavant.
Mais pendant les douze années que j’ai passées sur Facebook et les cinq sur Instagram, ces plateformes ont été repensées pour générer des profits toujours plus colossaux pour Meta qui a comme but de vendre toutes nos données. En 2020, la cupidité de l’entreprise avait détruit une grande partie des atouts de ces plateformes, alors je les ai quittées.
Les avantages de supprimer les réseaux
Tout un domaine de temps qui s’étale dans tous les sens.
Il ne s’agit pas seulement d’arrêter de passer des heures à scroller, même si récupérer tout ce temps est un soulagement. Le véritable avantage de quitter les réseaux sociaux, c’est que le temps est redevenu un paysage, comme dans mon enfance. Les minutes se transforment en un vaste panorama ainsi qu’en un espace plus intime où je peux me concentrer différemment, en savourant les détails.
Hello, la Créativité, tu m’as tellement manqué!
Les artistes qui sont encore sur Instagram, TikTok, et YouTube se croient sans doute très créatifs et s’offusqueraient si on leur disait le contraire. Mais quand on est bombardé d’œuvres accompagnées d’évaluation en temps réel, il est difficile de ne pas être influencé par ce qui récolte le plus de “j’aime.” Sans ces statistiques pour polluer mon processus créatif, mes choix artistiques me semblent plus authentiques— même si je sais que je ne pourrai jamais me libérer complètement de l’influence des réseaux sur mon cerveau.
Fini de transformer chaque pensée et chaque instant en une version condensée.
Les réseaux sociaux, c’est comme cette personne dans ta vie qui ne t’écoute qu’à moitié, sapant constamment ta confiance en toi, faisant croire que tu ne mérites pas toute son attention. Quand on discute avec des gens comme ça, on apprend à être bref, et on finit par oublier à quel point on est intéressant. J’adore me sentir plus sûre que jamais de la valeur de mon art.
Savourer mon rôle de public à une seule personne.
Quatre mois après avoir quitté les réseaux sociaux, c’est ce qui m’a le plus surprise, et ça l’est toujours. Je pense qu’à force de rester en contact avec nos amis sur Facebook, où ils publient des nouvelles pour tout le monde en même temps, nous oublions ce que ça fait quand quelqu’un prend la peine de nous dire quelque chose personnellement. C’est magique.
Voir plus nettement la néthique inexistant des géants de la technologie.
Puisque je ne fais plus partie de l’univers YouTokBook, il m’est plus facile d’accepter que ces plateformes aient un talent terrible pour manifester la misère. Certes, on peut encore trouver de véritables amis sur Instagram, et je ne nie pas son importance. Mais lorsque j’utilisais encore ces plateformes, je me surprenais à excuser la façon dont Meta et ses semblables détruisaient l’estime de soi déjà fragile de nos adolescents, aggravaient l’épidémie de solitude, et entraînaient les gens dans des spirales de désinformation. Ça m’a fait énormément de bien de prendre du recul par rapport à tout cela.
Les inconvénients de quitter les réseaux
Toutes tes craintes (de rater quelque chose) se réalisent.
Socialement, c’est incontournable: en quittant InstaTikTube, tu passeras à côté de beaucoup de choses. Professionnellement, c’est moins sûr. Un an après avoir supprimé les différentes entreprises de Zuckerberg de ma vie, j’ai écrit un article sur comment trouver des opportunités artistiques quand on n’est plus sur les réseaux. L’essentiel, c’est que lorsqu’on abandonne une forme de marketing que es souvent à la fois confuse et entravée par les algorithmes sur Instagram, on commence enfin à faire tout ce qu’il faut pour diffuser efficacement son art.
Parlant de marketing, c’est un vrai casse-tête.
La seule fois, ces cinq dernières années, où j’ai failli regretter d’avoir quitté Facebook, c’était pendant cette campagne de financement participatif. Tout s’est bien terminé, mais c’était un challenge.
Je suis morte sur les réseaux—mais aussi morte de rire.
Quand on n’est pas sur Instagram, on est invisible pour certains. Ils ont peut-être une idée un peu flou de qui on est, mais, sans les rappels réguliers dans leur fil d’actualité, difficile de marquer les esprits. Je le ressens particulièrement fort dans mon petit village de Lambertville, où je vis depuis 2022 et où j’ai récemment surpris une conversation entre voisins à mon sujet: “je crois qu’iel est artiste...?” À l’inverse, à Surf City, j’étais présente sur les réseaux sociaux dès mon arrivée en 2016, et des inconnus m’accueillaient chaleureusement dans la rue, me disant combien ils appréciaient mes vidéos artistiques.
Vraisemblablement indifférent au jugement, mais de façon négative.
Finalement, ce qui me manque le plus après cinq ans, c’est que les inconnus ne puissent plus se faire une idée de moi à travers mes profils sur les réseaux. C’est une sensation tellement étrange que je l’ai décrit en détail dans un article il y a quelques semaines.
Si je devais résumer la liste en une phrase, je dirais que se déconnecter signifie plus de temps et moins de contacts—rien de révolutionnaire, je sais! Mais je tiens à le souligner parce que:
plus de temps + moins de contacts = des rapports meilleurs
Et ces grandes sculpturs représentant le chiffre un le prouve! Elles font partie d’un projet d’art public pour lequel je n’aurais probablement pas été choisie si j’étais restée sur Instagram, distraite par tout le soi-disant marketing que j’y faisais.
J’ai eu cette opportunité après avoir tissé des liens avec Mural Arts Philadelphia pendant plusieurs années et préparé une proposition pour le projet décrit ici à leur soumettre l’été dernier. Mural Art n’a finalement pas choisi de collaborer avec moi pour cette série, mais mon art a retenu leur attention lorsque l’organisation recherchait des artistes n°1.
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