Blog / 2025 / Apprendre à Me Connaître Grâce à Mes Profils sur les Réseaux Sociaux

3 novembre 2025

C’était en novembre 2020 que j’ai supprimé Instagram et Facebook, suivis peu après par le reste de mes profils sur les réseaux sociaux commerciaux. Malgré la joie d’être libérée de ces applications ces cinq dernières années, je dois bien l’avouer, il y a une chose qui me manque terriblement:

Je rêve d’être jugée à travers un profil sur les réseaux sociaux.

L’écrire ainsi, à la vue de tous sur Internet, me donne des picotements sous les aisselles. J’ai honte de l’admettre, mais j’ai très envie que l’on puisse me classer en fonction du nombre de mes abonnés et d’un simple coup d’œil à mes derniers commentaires.

Cette évaluation ultra-rapide du caractère d’une personne, facilitée par les réseaux sociaux, est devenue le moyen pour beaucoup de gens de se sentir en sécurité* dans leurs interactions sociales. Je suis navrée de ne pas pouvoir fournir ce sentiment de sécurité à mes semblables.

profil Facebook de Gwenn Seemel
capture d’écran de mon profil Facebook datant de novembre 2020

Voici mon profil Facebook juste avant que je le supprime. Il est noir, car j’avais activé le “mode sombre” pour économiser un peu d’énergie—un concept qui paraît plutôt viellot et naïf aujourd’hui, vu la consommation colossale d’éléctricité par l’IA, désormais devenue la norme pour les moteurs de recherche qui proposent en premier lieu de prétendues “réponses” hallucinées par un robot, au lieu de liens vers de véritables réponses.

Regarde un peu mes statistiques: des milliers de soi-disant “amis” et un nombre non négligeable de personnes abonnées.

profil Facebook de Gwenn Seemel
capture d’écran de mon profil Facebook datant de novembre 2020

Cela faisait six semaines que j’annonçais mon départ imminent, une décision qui m’a permis de trouver d’autres moyens de rester en contact et d’apprendre que je n’éais pas seule à en avoir assez de la plateforme. Le commentaire au bas de l’image se traduit ainsi: “je me rapproche de plus en plus de faire de même.”

profil Instagram de Gwenn Seemel
capture d’écran de mon profil Instagram datant de novembre 2020

Dans le carré en haut à droite, tu peux voir une diffusion en direct que j’ai fait sur Instagram en juillet 2020, quelques mois avant de supprimer. C’était après une pause, mais avant de déclarer à qui que ce soit mon départ définitif. C’est un nombre de vues impressionnant! Je n’étais sur Instagram que depuis quatre ans à ce moment-là, mais j’obtenais presque toujours au moins quarante “likes” sur mes publications et j’atteignais souvent plusieurs centaines.

profil Instagram de Gwenn Seemel
capture d’écran de mon profil Instagram datant de novembre 2020

En revoyant ces captures d’écran de profil et en sachant tout ce que je sais aujourd’hui de combien mon cerveau fonctionne mieux depuis que j’ai quitté les réseaux sociaux, je referais le même choix.

Le fait qu’un faux compte Instagram sous le nom de Gwenn Seemel utilise mon ancien pseudo et mes œuvres m’agace, mais je suis toujours contente de ma décision de ne pas laisser des profils inactifs qui auraient pu occuper ma place sur les applications même si je ne les utiliser plus. Supprimer définitivement mes profils avait une signification importante pour moi.

Ceci dit, c’est satisfaisant de partager mes statistiques avec toi, de prouver qu’à une époque on me croyait digne de confiance, si l’on en croit les chiffres.

Je suis presque certaine qu’une partie de mon besoin d’être jugée sur les réseaux sociaux vient du fait que je vis dans un village accro à Facebook. Les différentes pages Facebook de Lambertville fonctionnent comme une véritable place publique, à tel point que je me demande comment la communauté se rassemblait autrefois. Refuser de rejoindre Facebook aujourd’hui, c’est un peu comme refuser de participer au débat public. Je déteste que Meta ait pu s’approprier les conversations de ma communauté de cette manière.

conférence de Gwenn Seemel à la librairie Howling Basset Books
ma conférence à la librairie Howling Basset Books

Mais cela ne veut pas dire que j’ai renoncé à faire partie de Lambertville. En décembre, je donnerai une conférence dans une charmante nouvelle librairie, Howling Basset Books!

Ma conférence s’intitule “Le Travail Essentiel des Arcs-en-ciel” et portera sur la manière de vivre de son art lorsque sa créativité qui enchante et interpelle à la fois. Mon objectif est d’inciter chacun à remettre en question la suprématie des géants de la tech, tout en partageant mon expérience d’autoédition.

Howling Basset Books
45 N Main Street (entrée sur Coryell Street)
Lambertville, NJ 08530
USA

Talk: le 6 décembre de 18h à 20h

* Voici un excellent article d’une romancière déplorant la pression qu’elle ressent pour devenir créatrice de contenu. Il aborde plus en détail le jugement parfois problématique que nous effectuons via les réseaux sociaux.

** DuckDuckGo est un magnifique moteur de recherche qui te permet de désactiver les “réponses” générées par l’IA!


Peut-être que ce billet de blog te fait penser à quelque chose? Je serais ravie de recevoir un petit bonjour de ta part.

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