Blog / 2023 / Erreur n°11: Chercher Trop à Plaire aux Autres

En mai dernier, ma carrière artistique a eu ses vingt ans. Pour célébrer cet artiversaire important, je parle de certaines de mes erreurs que j’ai commises au cours des deux dernières décennies, comme me reprocher d’être trop gentille. Cela peut sembler une façon étrange de marquer l’occasion, mais si je devais citer une raison pour laquelle je continue de faire de l’art après tout ce temps, c’est que j’ai refusé de laisser ces erreurs quotidiennes me prendre le dessus.

Aujourd’hui, je parle de trouver la limite entre être agréable avec les autres et compromettre qui tu es afin d’essayer de les rendre heureux.

C’est la différence entre complimenter l’apparence de quelqu’un parce que tu penses sincèrement que son maquillage pailleté est joli et faire tout un discours sur ce que t’apprécies chez cette personne que tu viens de rencontrer parce que t’as l’impression qu’elle pense que tu t’intéresse à son mari. (Oui, cela vient de m’arriver, et j’ai réagi mal. À un moment donné, je suis presque sûre qu’elle s’est même demandé si je flirtais avec elle. Ce n’était pas le cas. J’avais trop peur qu’elle me déteste pour que je puisse réfléchir clairement si je la trouve séduisante ou non.)

Bien sûr, tant dans la vie que dans la créativité, la croyance selon laquelle il faut plaire aux autres au point de se perdre peut être plus que simplement humiliante. Cela peut tout ruiner: ton estime de soi, tes relations, et ton art.

Exemple concret: les portraits. Cela fait vingt ans que je peins des portraits, mais, à l’exception d’une époque de gloire entre 2005 et 2015, où je ne me souviens pas m’être inquiétée excessivement des réactions des sujets, j’ai été bien trop préocuppée de ce qu’ils pourront ressentir à propos de ma version d’eux.

Je ne raconterai pas en détail de ma détresse, mais il suffit de dire que, avec Jess et Cord—les sujets des portraits qui sont présentés dans cet article—comme avec tous ceux que je peins ces jours-ci, même les réactions les plus infimes du sujet m’intéressent plus qu’ils ne le devraient.

“Mais,” tu me dis, “je ne peins pas de portraits, donc je n’ai pas ce problème!”

Hélas, non. Tu peux très bien compromettre qui tu es sans même t’en rendre compte.

Parce que si tu envisages de vendre ton art, tu fais participer une autre personne à ta créativité, tout comme le fait un portraitiste—sauf que ta manière de réagir à cette personne est encore plus compliquée, car tu ne sais pas qui elle est. À partir du moment où un acheteur potentiel entre dans ton esprit, la possibilité de son existence—ses attentes et ta compréhension de ce qui pourrait lui faire plaisir—aura un impact sur ta façon de créer. L’effet variera en fonction de ta capacité à mitgier le désir naturel de plaire aux autres, mais vouloir gagner de l’argent avec ton art influencera toujours ta créativité.

Voici les deux meilleures façons que j’ai trouvées pour atténuer la tendance à chercher trop à plaire aux autres dans ma propre pratique artistique:

1. Connaître tes objectifs.

Commence par faire une liste de ce qu’est ton art, ainsi que de ce qu’il n’est pas. Spécifie des éléments tels que ta palette et tes sujets préférés. Répond à des questions du type: “apprécies-tu les commentaires des autres sur l’œuvre au cours de ton processus?” Pour t’inspirer, je partage certaines des limites que j’ai autour de l’art personnalisé dans cette vidéo.

Connaître vos objectifs, c’est découvrir qui tu es en tant qu’artiste. Et le processus de définition de tes objectifs pourrait même t’aider à découvrir de nouvelles orientations en réfléchissant à des choses que tu ne fais pas actuellement, mais que t’aimerais faire. Cela t’aidera également dans le business: préparer des supports marketing et rédiger un contrat pour art fait sur commande sont plus faciles lorsque tu connais tes objectifs.

2. Connaître ton public.

Tout le monde n’appréciera pas ton art. Parfois, c’est une question de culture ou de personnalité: par exemple, beaucoup de gens préfèrent ne pas trop réfléchir à la politique et n’aimeront donc jamais l’art qui traite de l’actualité. Parfois, c’est une question de goût: par exemple, l’art abstrait ne suscite pas l’intérêt de ceux qui y voient un papier peint exceptionnellement ébouriffé.

Quoi qu’il en soit, ton public ne sera jamais “tout le monde!” même si beaucoup d’artistes aiment croire que ça pourrait être le cas. Tu dois déterminer pour qui tu réalises ton art dès que possible, et cet article comprend une longue liste qui devrait t’aider à t’en rapprocher un peu plus.

Connaître tes objectifs et ton public est particulièrement important si t’utilises les réseaux sociaux. Le pouvoir des “likes” sur ces applis a tendance à pousser les artistes à créer des œuvres qui attirent davantage l’attention, liant leur créativité à un concept commercial de ce qui est cool. Le fait est que chercher trop à plaire aux autres est toujours une erreur, et il est très facile de tomber dans cette erreur si tu publies ton art sur les réseaux. Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles j’ai supprimé tous mes profils.