Blog / 2022 / Attraper un Rhume pendant une Pandémie

Même si je porte un masque chaque fois que je suis à l’intérieur n’importe où sauf à la maison, j’ai attrapé un rhume le mois dernier. Voici trois raisons pour lesquelles c’est une bonne nouvelle:

1. C’était un rhume et non pas COVID.

Les rhumes sont nuls et j’étais à 100% inutile à autre chose qu’à générer du mucus et de la misère pendant trois jours, mais au moins je ne craignais pas de faire partie des 15% à 50% de personnes qui souffrent de fatigue et de brouillard cérébral après avoir surmonté la COVID.

2. J’ai rendu visite à mes beaux-parents alors que j’étais presque certainement contagieuse et ils n’ont pas attrapé mon rhume.

Mon partenaire est tombé malade en premier. Nous pensons que sa barbe, que tous les deux nous adorons, empêche son masque à sceller parfaitement. J’ai évité d’attraper le rhume pendant une semaine, et je m’étais convaincue que j’allais l’échapper complètement. C’est ainsi que je me suis retrouvée chez mes beaux-parents dans ce que j’ai compris plus tard comme étant une phase contagieuse. Mais comme je portais un masque, ils étaient en sécurité.

3. Cela m’a rappelé que j’ai de la chance et que je veux continuer à avoir autant de chance que possible.

Ces petits rappels sont importants, surtout en l’An 3 de la Pandémie lorsque beaucoup se résignent à attraper encore et encore le virus.

Au début de l’ère COVID, j’ai vraiment eu du mal avec ceux qui refusaient de porter un masque. Tout au long de ma vie, j’ai eu tendance à ce qu’on appelle “la pensée en noir et blanc” ou “le clivage” qui consiste à voir les gens, leurs actions, et leurs motivations comme étant toutes bonnes ou toutes mauvaises. Quand une personne ne portait pas de masque, elle allait directement sur ma liste de vilains, et je n’étais pas intéressée à apprendre autre chose à leur sujet.

Le clivage est souvent décrit comme un mécanisme de défense, car il peut entrer en jeu lorsque quelqu’un a été blessé et qu’il a décidé que la personne qui l’a blessé ne pourra plus jamais le faire. Mais, d’après mon expérience—à la fois en tant que porteur et récepteur du clivage—cela a moins à voir avec l’autoprotection et plus avec le besoin de simplifier. La pensée en noir et blanc est attrayante lorsque les nuances de la vie sont devenues écrasantes, lorsque l’idée d’attribuer aux autres le même type de complexité que nous ressentons en nous-mêmes surcharge nos esprits, et lorsqu’il semble impossible que nous puissions jamais vraiment comprendre l’un l’autre.

La pandémie a réveillé mon besoin de simplifier, alors ma tendance au clivage, que j’avais enfin maîtrisée à 38 ans en début 2020, a réapparu avec force. Voilà l’inspiration pour cette image de Tout Va Bien, une série de peintures qui est destinée à nous aider à exprimer à quel point tout ne va pas bien. Ce panda est ce que je ressens quand le clivage me saisit: compliquée, contrastée, et totalement réticente à laisser une scène se dérouler naturellement. C’est là qu’intervient le clap à l’envers.

Au cours des derniers mois, j’ai dû apprendre à arrêter de rejeter ceux qui ne portent pas de masque à l’intérieur. Je peux me permettre d’avoir des opinions sur leur décision et l’impact qu’elle aura sur eux et leur communauté, mais je dois également reconnaître qu’ils sont plus que leur choix de ne pas masquer.

Ce n’est pas facile. La clarté du clivage est une sorte de chant des sirènes en boucle sans fin au fond de mon cerveau. Ceci dit, attraper un rhume même quand je suis masquée au maximum m’a également rappelé à quel point nous sommes tous vulnérables, à la fois aux virus transmissible par aérosol et aux modes de pensée pas très compatissants.

La Pensée Noir et Blanc est en vente au prix de $1100 plus les frais d’expédition—découvrez toutes les œuvres actuellement disponibles. Il y a des impressions et de jolies choses avec cette image ici dans ma boutique sur Redbubble.