Blog / 2022 / La Poésie Accidentelle de l’Univers et les Puissants Extrêmes du Portrait

La poésie aléatoire de l’univers ne cesse de m’étonner—ou peut-être est-il plus vrai de dire que ma capacité à donner un sens au hasard ne cesse de m’amuser! Quoi qu’il en soit, la poésie accidentelle d’aujourd’hui vient du portrait, un genre réputé pour être plutôt lourd, mais dont les extrêmes sont intenses

Je fais de portraits depuis que je suis adolescente, parfois pour me moquer d’eux—comme avec les profs de lycée que je caricaturais sans pitié—et d’autres fois pour les mettre en valeur—comme avec les résidents d’une maison de retraite où je faisais du bénévolat.* Vingt-cinq ans plus tard, ces forces opposées du portrait s’affichent avec deux livres qui viennent de sortir: Democracy under Fire de Larry Jacobs et The Future We Need d’Erica Smiley et Sarita Gupta.

Je n’ai lu qu’un tiers de chaque livre jusqu’à présent, mais je remarque déjà des similitudes importantes: les deux traitent de la santé de la démocratie américaine et explorent l’histoire des riches empêchant les travailleurs d’avoir leur mot à dire. Le livre de Jacobs met davantage l’accent sur le problème de l’élite, comme en témoigne une couverture qui ridiculise un membre particulier de cette classe suspect. Cependant, le livre de Smiley et Gupta se concentre sur ce que le reste d’entre nous peut faire pour amoindrir le déséquilibre des pouvoirs, et l’art pour The Future We Need correspond également à son objectif, représentant un certain nombre de travailleurs dont les histoires apparaissent dans le texte.

Les portraits sont un feu de projecteur: ils accentuent tout ce que le sujet fait de sa vie en attirant l’attention sur eux. Mais contrairement au point focal lumineux sur une scène, les portraits révèlent également la personne qui oriente la lumière. Où le portraitiste mets sa lumière ainsi que l’angle et le mode d’éclairage qu’il choisit—sera-ce un éblouissement dur ou une lueur plus douce?—toutes ces décisions exposent la personne qui contrôle le projecteur.

Trouver l’équilibre parmi les extrêmes puissants du portrait n’est pas toujours facile, surtout quand c’est comme ça que tu gagnes ta vie. Voilà pourquoi ces deux livres qui sortent en même temps me plaisent tant. La publication simultanée n’est rien de plus que le hazard de la pandémie retardant The Future We Need de sa date de sortie initiale du printemps 2020. Je comprends intellectuellement que tout est aléatoire, mais la sérendipité de ce moment ressemble toujours à une sorte de confirmation. C’est la preuve que le genre qui m’a élevé en tant qu’artiste et qui est trop souvent rejeté est fascinant, et non seulement pour moi.

En fait, ma participation dans ces deux livres a méritée des articles dans le New Hope Patch et Flemington-Raritan TAPinto!