Blog / 2022 / Peindre Live pour Me Sauver la Vie

TRANSCRIPTION

Avez-vous jamais été tellement bloqué que faire la seule chose que vous avez dit que vous ne feriez jamais devient la seule solution? Je peux maintenant dire officiellement que ça m’est arrivée, et, heureusement, faire la chose effrayante a marché.

Au cours des trois derniers mois de 2021, tous les lundis et jeudis, j’ai peint en direct pour tous ceux qui voulaient assister. Voici une séquence non recadrée montrant la configuration du livestream sur Twitch, mais c’est la peinture qui compte pour cette vidéo.

Mon perfectionnisme ne s’est jamais habitué à diffuser mon processus de cette manière inédite. Non seulement ça, mais je peignais à propos mes problèmes de santé mentale, rendant le tout encore plus vulnérable.

En douze semaines, j’ai fait une trentaine d’heures de diffusion, et pendant ce temps j’ai réussi à terminer quatre tableaux tout en prenant un bon départ sur quatre autres. J’ai travaillé hors ligne—surtout pour les dernières couches des peintures que j’ai terminées—mais dans l’ensemble, j’ai été surprise d’apprendre à quel point le vieil adage est vrai. L’inspiration est surestimée. Si on se met au travail, on peut accomplir toutes sortes de choses dans l’atelier.

Bien que peindre en public ne soit toujours pas ma façon préférée de créer, j’ai compris assez rapidement que ce n’était pas aussi difficile que je le pensais. Quand je peins toute seule, je suis présente différemment que quand j’ai un public, mais cette différence n’est pas forcément négative. Parfois, discuter avec des gens pendant que je peignais me distrayait assez pour que je puisse m’oublier un peu. Les nombreux fils psychologiques qui traversent ce projet—à la fois les peintures et les lives—sont difficiles à démêler.

Par exemple, au début des diffusions, mon objectif était de créer un espace permettant aux gens de partager leur propre parcours de santé mentale et de trouver une communauté. Mais j’ai compris assez vite que je n’avais pas besoin de mettre l’accent sur la santé mentale dans nos discussions. Faire de la place à l’art dans la vie des gens c’était automatiquement faire de la place à la santé mentale. Et cela m’a fait adorer l’art encore plus.

Ceci dit, l’ensemble du projet m’a rendu plus angoissée que je ne l’ai été depuis des années. C’est en partie le timing. J’ai commencé la série et les diffusions parce que j’étais déjà en crise. Mais c’est aussi que, lorsque vous examinez vraiment attentivement votre propre comportement—ainsi que votre propre cerveau—il est difficile de ne pas se sentir au moins un peu plus brisée. Je pense que c’est que les fissures semblent plus grandes quand on les regarde de près.

Pourtant, ce projet—que j’ai nommé Tout Va Bien pour marquer le fait que tout ne va surtout pas bien—m’a aidé à éviter un mal-être plus profond. La pression d’entrer dans la troisième année de la pandémie tout en faisant face aux mêmes pressions qui existaient avant le virus est devenue trop forte.

Au cours des prochains mois, je continuerai à créer de nouvelles peintures, et le projet deviendra éventuellement des cartes postales et des affiches qui seront distribuées gratuitement dans les écoles, les bibliothèques publiques, et les cliniques de santé mentale. Inscrivez-vous à ma liste de diffusion si vous souhaitez suivre l’évolution de Tout Va Bien.

Cette vidéo existe grâce à l’encouragement et aux micro-dons de ma communauté!