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Je suis une athée végétalienne et childfree qui se considérerait probablement aussi non binaire si elle était née une dizaine d’années plus tard. Ou, pour reprendre les mots des parents et des papes, je manque d’humanité, et la déstruction de la civilisation est mon but.

Les plus charitables parmi les parents ne seraient peut-être pas si durs, mais ils me verront toujours comme une négation des normes:

• sans enfants
• sans viande, produits laitiers, ou œufs
• sans religion
• sans genre

Et même si je comprends leur logique—j’ai été élevée sous le même paradigme traditionnel de faire des bébés, manger des animaux, vénérer des dieux, et être binaire—j’ai envie de clarifier que je suis dépourvue de rien.

Je suis childfree, parce que j’aime le monde.

Beaucoup de parents aiment intensément leurs enfants. Ils iraient même jusqu’à dire qu’ils ne comprenaient pas l’amour avant d’avoir des enfants, et cela ne me gène pas du tout. Le problème commence lorsque ces parents supposent que, parce qu’ils n’ont pas compris l’amour avant de faire des bébés, personne d’autre ne peut avoir une idée. Ça me choque qu’on a toujours besoin de le dire—et surtout aux parents—mais tout le monde n’est pas construit de la même manière. Tout le monde n’a pas besoin de faire le même choix pour trouver leur raison d’être.

Je suis végétalienne, parce que j’aime l’avenir.

Oui, je suis devenue végétarienne puis végétalienne pour des raisons de santé, mais, alors que j’entame ma treizième année sans mettre de bêtes mortes dans ma bouche, je dois dire que je suis ravie que mes choix alimentaires aient un effet pour la planète. Un repas végétalien est le moyen le plus simple pour un individu de contribuer régulièrement à la santé de la Terre. Je ne pense pas que les gens devraient se détester quand ils mangent du fromage, mais faire une petite danse joyeuse chaque fois que ton repas est entièrement à base de plantes en vaut vraiment la peine. C’est ainsi que j’ai réussi à faire le changement, une pirouette à la fois!

Je suis athée, parce que j’aime l’humanité.

Je ne dis pas que les gens religieux ne peuvent pas aimer l’humanité, juste que leur amour de leur dieu ou leur gourou est souvent si intense qu’ils négligent tout le mal que fait la religion. À l’heure actuelle, ce mal se manifeste en termes terrifiants dans nos hôpitaux et nos écoles, qui implosent parce que trop de gens insistent sur le fait que la science—avec ses vaccins et son penchant pour la pensée critique—n’est pas pertinente. Certaines de ces personnes croient que leur foi les protège d’un virus mortel et transmissible par l’air, mais beaucoup d’autres sont dans un état intermédiaire. Ils ne sont pas strictement religieux, mais ils comptent sur la magie de la pensée positive pour nous faire traverser cette crise sans avoir à apporter de changements majeurs à notre vie quotidienne ou à notre système économique.

Je suis genrefree, parce que je m’aime.

“Elle” est mon pronom, mais j’accepterai volontiers “il” ou “iel” tant que ces mots ne sont pas utilisés avec méchanceté. La vérité est que, plus qu’une représentation exacte de mon identité, “elle” symbolise une victoire sur le patriarcat et toutes les façons dont il a essayé de me persuader que les femmes sont moins que les hommes. Je l’adore pour cette raison, mais je me demande toujours qui j’aurais pu être si j’avais grandi dans un monde plus accueillant pour l’enfant que j’étais.

Même s’il y a des enfants comme celle-ci, que j’adore parce que j’adore les gens qui l’a créée, je doute que je ferai jamais partie intégrante de la vie d’un enfant. Et ça me va, parce que mon amour pour moi-même, pour l’humanité, pour l’avenir, et pour le monde entier veut dire que je fais partie intégrante de la vie de tous les enfants. Mes choix améliorent un peu les choses, et j’en suis fière.