Blog / 2024 / Erreur n°20: Ne Pas Apprécier Mes Erreurs
16 mai 2024
Le 16 mai l’année dernière, ma carrière artistique a fêté ses vingt ans et, pour marquer l’occasion, j’ai commencé à bloguer à propos de mes erreurs quotidiennes:
- Remettre à plus tard les changements.
- Publier de l’art qui n’est pas mon meilleur.
- Essayer d’être comme tout le monde.
- S’inquiéter d’être trop sensible.
- Me reprocher d’être trop gentille.
- Confondre le courage et la confiance.
- Ne pas réaliser que les gens veulent que je réussisse.
- Cacher mon identité queer pendant des années.
- Avoir honte de vouloir gagner ma vie grâce à mon art.
- Ne pas demander assez d’aide.
- Chercher trop à plaire aux autres.
- Avoir peur des commentaires.
- Ne pas écouter suffisamment.
- Croire à la grande chance.
- Penser que ma positivité améliorerait mon art.
- M’inscrire aux réseaux sociaux dans un premier temps.
- M’attendre à ce que ma créativité soit linéaire.
- S’inquiéter de la tricherie dans l’art.
- Avoir peur de commencer.
Aujourd’hui, pour conclure une année d’erreurs, je veux parler de leur beauté.
Carmen n’est pas la première personne que j’ai dû peindre plusieurs fois pour obtenir la ressemblance que je souhaitais, mais, en général, je ne partage pas publiquement mes erreurs—même si je l’ai fait dans cette vidéo qui date du début de mes vidéoblogs. Cette année, j’ai appris que parler en profondeur des erreurs est à la fois fascinant et fatigant et, alors que je célèbre aujourd’hui mon 21ème artiversaire, je suis définitivement prête à changer de sujet.
En savoir plus sur Carmen sur son site, et voir toute la vidéo de NJ.com ici.
Carmen Maria Machado
2024
acrylique sur toile
91 x 61 centimètres
TRANSCRIPTION
J’ai commencé à peindre le portrait de l’écrivain Carmen Maria Machado juste après l’avoir rencontrée à Lambertville, dans le New Jersey, là où je venais d’emménager et là où elle faisait une résidence artistique. Et à ce moment là, j’habitais dans un appartement où j’avais une grande salle que j’utilisais comme atelier, et donc j’ai décidé de peindre son portrait sur une toile qui mesurait un peu prè un mètre sur un mètre.
Voici le tout début de ce tableau. Au moment où NJ.com réalisait cette vidéo à propos de mon art, fin 2022, j’avais déménagé dans un appartement beaucoup plus petit—mais, pour de nombreuses raisons, bien meilleur. Cette séquence te donne une idée de la façon dont travailler sur cette grande toile dans cet espace plus étroit présentait des problèmes.
Pourtant, j’ai continué comme ça l’année suivante. Même si le déces de mon père me hantait et même si j’avais plein d’autres projets pour me distraire, tous les deux mois, je discernais la Carmen que je voulais représenter parmi mes coups de pinceau, et j’essayais de la faire ressortir.
Mais début 2024, je savais que tout ce que j’avais réussi à capter était une version mièvre de l’écrivain qui ne montrait rien de qui elle est. Ce n’était certainement pas ce que j’imaginais en commençant la peinture.
J’ai donc recommencé en choisissant une toile qui était un petit peu plue petite et une photo de référence très différente. Dans ce cas, j’ai décidé de m’appuyer davantage sur l’humour de l’auteur. Soudain, l’œuvre ressemblait à quelque chose d’intéressant.
Et même si cela m’a fait très plaisir, je pense aussi que cela vaut la peine de te montrer le portrait initial, car, même si j’ai jeté le premier tableau, il fait toujours partie du deuxième. Je n’aurais pas pu peindre la version finale de Carmen sans commettre toutes sortes d’erreurs dans la version initiale.
Tout cela pour dire que les erreurs font partie de bien faire les choses.
Il peut être difficile de s’en souvenir lorsque tu t’attardes sur une erreur et que tu consacres toujours plus de temps et d’énergie à quelque chose qui ne marchera pas en fin de compte. Mais commettre des erreurs est souvent un élément essentiel de la créativité.
D’une part, il est important de se rappeler que, même lorsque tu te trompes, tu fais au moins quelque chose. Et bien souvent, nous n’avons pas le courage de commencer à faire une chose mal, alors je pense que le fait de faire quelque chose—même mal—est remarquable. De plus, si t’es arrivé au point où tu sais que ce que tu a fait était une erreur, cela signifie que tu t’y es engagé assez longtemps pour comprendre ce que tu veux réellement faire.
Les erreurs sont une preuve de persévérance. Ils sont l’évidence de ton évolution. Les erreurs sont magnifiques.
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